Présentation de ces photographies dans le cadre de l’exposition « Restitution », au Hall des Chars, Strasbourg – du 20 au 29 juin 2014

 

Publication de ces photographies dans le livre « L’arpenteur moucheur », écrit par Julien Pouille, parution le 9 janvier 2015, aux éditions La Cheminante.

 

«  Il faut entendre la risée du vent qui ébroue les arbres crescendo et fait dégringoler les insectes de leurs branches avant de s’interrompre pour que l’eau se déride, que le gobage apparaisse clairement dans un silence bruyant. Entendre le claquement répété d’un galet pris dans un mouvement perpétuel à cause d’une veine d’eau improbable, entendre  le sifflement de l’air contre la soie, le chuintement de la soie contre les anneaux du fouet, le silence de son posé sur un grand courant semé de tourbillons lents, entendre  la ligne mélodique de fond que l’orchestre lance vers la scène, isoler la moindre note nouvelle, le changement de rythme, tourner le regard dans une direction sans comprendre et comprendre qu’il n’y a rien à comprendre, qu’il n’y a en fait rien à entendre , que les sons ne sont que des ondes transparentes qui zèbrent un théâtre naturel, des rangées de dominos invisibles qui s’effondrent, résonnent d’un objet à un autre avant de vous toucher. Entendre, c’est cela : se laisser toucher. »